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QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION POUR UN DEBAT… RÉSISTER POUR CONSTRUIRE L’AVENIR!
Parce qu’il a été créé pour associer les usagers à la défense de
l’hôpital public mais aussi à son développement, le comité a agi
en convergence avec les hospitaliers mais toujours sur une ligne
autonome, dans le sens des intérêts des usagers..
Le comité a pris aussi des initiatives notamment dans
l’organisation de débats publics pour aider les usagers et les
professionnels de santé à mieux appréhender les enjeux
politiques qui se jouent dans la défense de la protection sociale.
Un débat permanent au long de ces 10 années, nous a amené
à évoluer dans notre réflexion mais aussi dans notre
positionnement.
Attachement au Service Public de Santé.
La santé n’est pas une marchandise.
Public et Privé, ce n’est pas la même chose.
Alors que le Public porte des valeurs de
solidarité, d’humanisme, qu’il est la garantie de l’égalité dans
l’accès aux soins, le privé au contraire répond à la loi de l’argent,
de la concurrence, des critères de rentabilité, tri des
pathologies, exclusion des malades…
Cette opposition des valeurs, a été gommée par la loi Bachelot,
qui a fait de l’hôpital public une entreprise industrielle et
commerciale. La Tarification A l’Activité devient le moteur
financier d’une médecine industrielle. C’est la fameuse
« convergence tarifaire » qui veut aligner le financement de Service
Public sur celui des cliniques privées.
Notre opposition est totale à la loi Bachelot et à son
financement.
Nous militons pour son abrogation.
Pour nous, il est clair que la protection sociale ne souffre pas de
trop de dépenses, mais plutôt d’un manque de recettes.
Nous ne sommes pas opposés à une meilleure efficience des
dépenses mais alors dans le cadre d’une véritable démocratie
sanitaire.
Une démocratie sanitaire :
►qui associe étroitement dans le fonctionnement des
établissements les usagers, les professionnels, les élus..
►qui élabore une politique de santé publique sur la base d’une
réponse aux besoins de la population, tout au long de la vie.
C’es tout le sens de notre positionnement « passer d’une
logique de soin à une logique de santé »
La santé ne se limite pas à la médecine. Il faut l’inscrire dès la petite enfance,
dans les problématiques liées à l’environnement, à l’habitat, au
milieu de travail, à l’école. C’est toute la question de la place de
l’humain dans notre société.
Une véritable politique de santé publique.
Aujourd’hui la politique de santé est déterminée avant tout par
l’enveloppe des dépenses de santé (ONDAM) qui sera votée par
le parlement, une fois que le gouvernement en aura décidé le
montant dans la loi de financement de la Sécurité Sociale.
Cette politique est ensuite déclinée au travers des projets
nationaux ; régionaux et locaux de santé, eux-mêmes composés
de plans stratégiques de santé, de schémas d’organisations, de
programmes d’application et enfin de contrats locaux de santé.
Tout cela pour diviser en une multitude d’enveloppes, les
budgets, afin d’en garder une totale maîtrise.
Démonstration faite par la présidente de la commission des
affaires sociales de l’assemblée nationale qui reconnaissait il y a
peu de temps que « pour 2013, les députés avaient voté un
Ondam de + 2,7 %, mais la dépense réelle s’est révélée
inférieure de 1,4 Md aux prévisions.
L’Ondam effectif était donc de… + 1,7 %. »
Ainsi, malgré la contrainte imposée par un taux d’augmentation
inférieur aux besoins, les services de l’Etat n’ont pas attribués
les crédits prévus.
Dans le même temps les hôpitaux publics asphyxiés par le
manque de crédits sont accusés de coûter trop cher!!!
Ce n’est donc pas à partir d’une enveloppe financière que nous
voulons déterminer une politique de santé.
Des outils pour la santé.
Partir des besoins de la population nous oblige a connaître ces
besoins. C’est un immense travail d’étude auquel il faut s’atteler.
Il existe déjà des travaux de recherche, d’épidémiologie et
autres qui sont autant d’éléments concrets qu’il faut recouper et
croiser pour affiner nos connaissances sur l’état de santé de la
société.
Notre proposition d’un observatoire départemental de la
santé, non seulement pour connaître mais aussi pour suivre en
permanence l’état de santé de la population gersoise, part de
cet objectif.
La place de l’hôpital public est essentielle dans le dispositif de
soin et notre département était bien pourvu avec ses 11 centres
hospitaliers. Mais de fermeture de services de médecine en
regroupement d’établissements, l’accès à des soins de proximité
a été réduit. La volonté politique, affichée par la loi Bachelot
d’aller vers des regroupements sanitaires entre public et privé,
est en train d’appauvrir tous nos établissements publics au
bénéfice du privé.
La rééducation neurologique est concentrée sur le Centre privé de Saint-
Blancard, des spécialités comme l’urologie à la clinique de
Gascogne.
Pour nous le CH d’Auch doit avoir les moyens de répondre aux
besoins de la population c’est-à-dire par exemple d’avoir un
service de cardiologie digne de notre temps. L’absence d’un
service d’urologie ne permet plus aux gersois le choix du
médecin et participe à la fuite des malades sur les autres
départements. On pourrait parler de la cancérologie et
d’autres…Que dire de la maternité, où l’on supprime 5 lits et
c’est l’ouverture d’une « salle nature » qui fait la une des
journaux.
La plupart des hôpitaux locaux ont perdu leurs lits de médecine,
reconvertis en soins de suite et de réadaptation. Leurs services
maisons de retraite, rebaptisés EHPAD, manquent de moyens
humains, mais le Conseil Général refuse tout financement
supplémentaire alors qu’il participe avec la région et les
communautés de commune au financement des maisons de
médicale pour fixer sur le territoire les professions libérales de
médecins, infirmières ….
Maisons médicales ou centres de santé c’est la question qui
devrait être posée aujourd’hui pour une bonne utilisation de
l’argent public pour une meilleure réponse aux besoins de santé
de la population.
La désertification médicale, liée en partie au numerus clausus,
est un problème plus global que le simple regroupement de
qualification et dépend plus de l’aménagement du territoire.
Il nous semble plus profitable d’utiliser le potentiel sanitaire que
représentent les hôpitaux locaux. Y associer des centres de
santé pour développer sur les bassins de vie environnant une
véritable politique de santé publique serait autrement judicieux.
Il y a plusieurs mois nous avons présenté notre vision des
centres de santé, structure ou se pratique une médecine
salariée, dans une gestion pluri-professionnelle et des rapports
coopératifs nos hiérarchisés. Une structure avec une démarche
de santé publique, partie intégrante d’un réseau de soins en
complémentarité avec les hôpitaux, toutes les structures et
professionnels de soins de 1 er recours.
C’est cette dimension de réseau que le Centre Hospitalier
Spécialisé est en train d’abandonner avec la fermeture de ses
structures extra-hospitalières, comme à Plaisance. Retour à
« l’hospitalocentrisme » dans une vision de la société où celui qui
est différent est dangereux et l’enfermement et la chimiothérapie
sont préférables aux errements de la psychanalyse ou autres
sciences humaines et sociales.
Il nous faut revenir à l’esprit de la circulaire de 1960 qui a créé la
politique du secteur psychiatrique en France et qui reposait sur
trois principes : la prévention, la cure, et le suivi. On parlait de
désaliénation d’ouverture sur la cité, d’insertion du malade.
Pour une telle politique il faut incontournablement des
professionnels de santé en nombre suffisant, ce qui implique
d’abandonner les quotas limitant les étudiants en médecine
comme dans les professions paramédicales.
Revoir aussi le contenu des formations, ce qui implique comme nous l’avait
suggéré un médecin membre de notre comité d’en finir avec la
formation quasi exclusivement à l’hôpital et d’ouvrir les terrains de stage chez les
médecins généralistes par exemple, car la médecine de 1er
recours se fait surtout là, plus qu’à l’hôpital.
Face au vieillissement de la société, la formation en gériatrie doit
être plus importante comme d’ailleurs en soins infirmiers. Et on
ne peut que revenir aussi sur la formation en psychiatrie ou
l’abandon de la formation spécifique a sinistré les CHS.
Voila donc un rappel de quelques unes de nos réflexions,
toujours à la recherche d’un enrichissement pour une action plus efficace.
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