DEBAT PUBLIC
Le comité gersois et les usagers interrogent les partis politiques:
LA SANTE APRÈS 2012 ?
VENDREDI 16 MARS 2012 à 20 H
Salle des Cordeliers à AUCH
Citoyennes, citoyens, prenez la parole !
Ils nous ont d’ores et déjà annoncé leur participation :
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Les Alternatifs 32
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Le NPA
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Le PCF
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Le Parti de Gauche
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L’UMP
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EELV
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Le PS
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Le PRG
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Le MODEM
LE DOCUMENT QUE NOUS AVONS ADRESSE AUX PARTIS POLITIQUES A PARTIR DUQUEL S’ORGANISERA LE DÉBAT.
Notre santé après 2012.
Les plus récentes études d’opinions montrent que la question de la santé et celle du maintien des remboursements de soins, en particulier, arrive au troisième rang des préoccupations des français juste après la question du maintien de l’emploi, celle de la hausse des prix et avant la sauvegarde des retraites, l’accès des jeunes au marché du travail, la question de l’environnement ; la question de l’immigration arrivant loin derrière.
Chacun comprendra dans ces conditions l’enjeu que constituent les réponses aux problématiques que nous posons aujourd’hui.
Le constat :
De façon générale la politique de santé est caractérisée pour les français par des constats simples :
Les franchises médicales, les forfaits hospitaliers, les baisses des taux de remboursement, le cout grandissant des tarifs des complémentaires ont entrainé une augmentation du reste à charge des dépenses de santé directement supporté par les malades et leur famille. En 2006 cela représentait 206 € par an et par personne, en 2010 ce chiffre passe à 665 € soit trois fois plus.
Les établissements de proximité ferment ou perdent certains de leurs services les uns après les autres, sont déqualifiés.
Les dépassements d’honoraires deviennent « monnaie » courante.
L’hyper spécialisation des établissements entrainent des déplacements, de moins en moins remboursés.
La désertification médicale s’accroit.
…Etc.
SE SOIGNER DEVIENT DE PLUS EN PLUS DIFFICILE POUR DE PLUS EN PLUS DE NOS CONCITOYENS !
Dans un Département à la démographie marquée par un fort taux de vieillissement et de faiblesse de revenus, pour ne pas parler de pauvreté (80% des pauvres en France vivent en milieu rural), une inégalité de développement (Est/Ouest) liée à la proximité du développement toulousain d’une part et à l’effondrement quantitatif de la population agricole d’autre part, la politique de santé doit impérativement prendre en compte ces réalités socioéconomiques pour adapter son organisation dans la durée.
Nos positions :
La proximité constitue le premier acte de la garantie d’accès égalitaire aux soins de qualité et adaptés.
Nous faisons donc de la préservation et de l’adaptation des établissements de proximité une priorité absolue de l’organisation sanitaire locale.
Cette organisation doit s’appuyer sur un ensemble de données socio sanitaires et épidémiologiques indispensables à l’évaluation du besoin sanitaire. Dans cette logique nous rejetons absolument l’approche actuelle, dictée par la loi HPST installant la notion « d’offre de soins » au détriment de la notion de capacité de prise en charge de situations sanitaires spécifiques.
Dans la même logique nous considérons la Tarification à l’Activité (T2A) comme une approche purement financière inefficace qui est en réalité une répartition arithmétique de l’enveloppe fermée de la loi de financement de la sécurité sociale dont l’objectif ou la conséquence ( ?) est de tenter de réduire l’acte médical à un acte purement technique.
Nous considérons que la privatisation rampante de l’ensemble du système de santé sous couvert de coopération privé/public ne peut déboucher que sur une dégradation de la capacité de prise en charge sanitaire de la population (règle implicite de la privatisation des bénéfices et de la socialisation des couts).
L’égalité d’accès aux soins passe :
par la question du financement de la sécurité sociale :
Nous sommes pour un financement qui s’appuie résolument sur les principes de solidarité, de justice avec la mise à contribution d’une part conséquente des richesses créées par le travail, sous la forme de cotisations sociales prélevées à la source et gérée démocratiquement. D’un assujettissement à la solidarité nationale de tous les revenus, spéculation financière, revenus boursiers…etc.
par la question de la démographie médicale.
La situation de pénurie de médecins produit de choix politiques, sert aujourd’hui de prétexte à la fermeture ou la remise en cause d’activités dans les hôpitaux publics (maternité, IVG, Cardiologie, chirurgie). Nous posons donc la question de la formation de médecins et de leur formation continue, du nombre et du contenu de leur formation, des conditions d’installation. Dans certaines zones, du Gers en particulier en milieu rural et semi rural, le nombre de médecins généralistes et de spécialistes ne cesse de diminuer. L’allongement des délais de RDV et l’éloignement géographique constituent des facteurs de renoncement aux soins Dans le Gers avec une moyenne de 206 médecins pour 100000 habitants (312 au niveau national, 250 en région MIPY), nous sommes le département de la région MIPY le moins doté. La moyenne d’âges des généralistes est de 56 ans.
par la question de la démocratie sanitaire.
Les ARS sont des structures de gestion bannissant la règle démocratique .Elles doivent donc être remplacées par des structures démocratiques composées de représentants de l’ensemble de la société civile (élus par collèges représentant les différents acteurs de la santé, les professionnels, les élus, les usagers et les personnels. Aucun collège, ni représentant des pouvoirs publics ne devant avoir une position hégémonique ni même prépondérante de droit).
Des actes significatifs et efficaces immédiats :
La première mission de cette structure sera :
- l’engagement d’un audit démocratique de l’état de notre système public de santé en région. Audit constituant un état des lieux.
- L’installation d’une structure permanente d’évaluation des besoins sanitaires au plus près des lieux de vie, des particularités démographiques, épidémiologies, anthropologique locales.
- Les travaux de cette structure véritable observatoire de la santé serviront en permanence de bases à la définition et à l’analyse des réponses et des moyens à mettre en œuvre pour assurer de façon pérenne et de qualité la prise en charge la mieux adaptée aux besoins des populations locales, d’un département et d’une région.
- L’aide à l’autonomie fera l’objet d’une structure de suivi spécifique
Favoriser le bien vieillir.
Compte tenu des particularités démographiques du Département il convient de favoriser la mise en place de centres de santé pluridisciplinaires publics, y compris mobiles, relayant le travail des hôpitaux locaux dont la vocation à accueillir de plus en plus de personnes âgées devra être confortée par le recours généralisé aux disciplines de la gériatrie et seront intégrés dans une coordination gériatrique pluridisciplinaire au niveau départemental.
La psychiatrie.
Une attention toute particulière sera portée à la psychiatrie qui doit sortir de la double spirale infernale de la politique sécuritaire qui prévaut actuellement et de la pénurie de moyens qui accompagne cette dérive.
Nous demandons l’abrogation de l’ensemble des dispositions qui ont participé à la dégradation de notre système de santé.
Depuis près de trente ans une multitude de postures, d’ordonnances, de lois ont contribué à dégrader et détruire le système de santé tel qu’il avait été imaginé dans l’élan de la Libération.
Les temps ont changés, les besoins ont évolués, les progrès scientifiques de la médecine et de la pharmacie ont profondément modifié le paysage sanitaire français ; mais ces progrès seront encore moins accessibles à tous sans une remise en cause des mesures instaurant une politique que nous considérons comme rétrograde.
1/Il faut dénoncer le dogme faisant de la raréfaction de l’offre, avec le numérus clausus en particulier, une condition de la réduction de la consommation médicale et donc des dépenses de santé. De la même façon l’hôpital ne peut être considéré comme une entreprise de production de soins.
2 /Il faut revenir sur les décisions qui ont installé
- la tutelle de l’État sur la gestion de la sécurité sociale.
- la logique comptable et financière se substituant à la prise en compte des besoins et l’instauration de contrats d’objectifs comme règle de gestion.
- les coopérations public/privé
- la maitrise comptable des dépenses de santé.
- la généralisation de la T2A.
- la création de l’UNCAM qui au nom de la nouvelle gouvernance de la Sécurité Sociale introduit les compagnies d’assurances (privées !) au cœur du système.
3/Il faut abroger la loi HPST (loi Bachelot) qui a consacré les mesures précédentes par, entre autres :
- la mise en place des outils de la privatisation
- le renforcement de la gouvernance entreprenariale et managériale des hôpitaux
- la poussée à la centralisation d’hyper structures au détriment des établissements de proximité.
Sans l’égalité d’accès aux soins pas de liberté de se soigner et c’est la négation de la fraternité.
Le courrier que nous avons adressé aux représentants locaux des partis politiques pour les inviter à venir débattre publiquement.
Auch le vendredi 24 février 2012
Aux responsables départementaux des partis politiques du Gers :
Les Alternatifs 32 – EELV
LO – MODEM
NC – NPA – MRG
PCF – Parti radical
PRG – PS – UMP
Madame, Monsieur,
Le constat est aujourd’hui partagé par une immense majorité de français, notre système public de santé est partout en recul et détérioré.
Aujourd’hui 1 français sur 4 déclare avoir déjà renoncé ou reporté une consultation, des soins, une prise de médicaments pour des raisons financières.
Pourtant, dans les débats publics et les médias, la garantie du droit d’accès aux soins est à peine évoquée, rarement développée.
Loin de nous de penser que les autres sujets, comme l’emploi ou le pouvoir d’achat seraient moins importants, mais chaque jour nos concitoyens mesurent l’incidence directe de ces questions sur la dégradation de leur système de protection sociale.
La Santé et la protection sociale sont inscrites dans les droits imprescriptibles du citoyen. Parce que la politique de la santé est à la croisée du social, du politique, de l’économique, de l’écologique, elle ne peut pas être réduite à une question de spécialistes.
75 % DES FRANÇAIS ESTIMENT QUE LES CANDIDATS A LA PRESIDENTIELLES SOUS ESTIMENT L’IMPORTANCE DES QUESTIONS DE SANTE.
Face à ce déficit de débat public et de réelles propositions politiques concrètes lisibles qui correspondent au niveau de préoccupation de nos concitoyens, le Comité Gersois pour la Défense de l’Hôpital Public prend l’initiative d’inviter les partis politiques locaux à répondre à ses « propositions pour une autre santé », et à rencontrer les usagers-électeurs. Il s’agit d’un débat pour sortir des généralités confortables et pour aborder les questions d’un véritable changement de politique de santé.
C’est en partant des réalités nationales et départementales, que lors de notre assemblée générale du 20 janvier dernier, nous avons exprimé notre volonté de demander à l’ensemble des partis gersois présents aux élections présidentielles et législatives de se positionner sur les questions qui sont au centre de nos mobilisations : « notre système public de santé après 2012».
Pour réduire la dette publique, les récents plans d’austérité vont entrainer une véritable régression des droits sociaux et des conditions de vie des plus modestes. Il en sera de même avec les hausses de la TVA, les projets de hausses des différentes cotisations sociales qui pèseront plus lourdement sur le pouvoir d’achat des salariés, des retraités.
Pour ces raisons nous avons considéré qu’il était indispensable de donner la possibilité aux usagers des services publics de santé d’intervenir directement dans le débat électoral. Nous vous proposons de le faire dans une démarche d’échange direct avec l’usager / citoyen pour débattre, confronter les analyses et les propositions des partis politiques qui se présentent à lui.
C’est cette diversité d’avis, de points de vue que nous voulons faire vivre dans un débat public sur l’avenir de notre système public de santé et la garantie du droit d’accès aux soins de qualité pour tous.
Nous vous invitons officiellement à participer à ce moment d’échange citoyen, qui se déroulera le vendredi 16 mars à partir de 20 h30 salle des Cordeliers à Auch.
Nous vous joignons à ce courrier les thèmes et les questions sur lesquelles nous entendons voir se dérouler ce débat.
Nous prendrons contact avec vous dans quelques jours pour évoquer ensemble les conditions concrètes de votre participation à cette soirée citoyenne.
En attente, nous vous prions de recevoir nos salutations les meilleures
Pour le comité,
Le président :
Jean Claude Marx
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