Crier… mais agir?
La presse locale (octobre 2011) s’est faite l’écho d’une démarche des médecins auprès de l’ARS pour dénoncer le management du directeur qui serait responsable des difficultés de fonctionnement du CHG d’Auch.
Saluons la de position des médecins sur la dégradation des conditions de travail du personnel hospitalier et par la même celle de l’accès aux soins pour les gersois. Leur protestation aurait surement eu plus de poids et une autre signification si elle s’était exprimée lorsque les personnels et les usagers dénonçaient et agissaient contre les choix politiques du gouvernement relayés par l’ARS qui sont les causes principales, aujourd’hui, des difficultés de l’hôpital.
Toutes les fois où nous avons exprimé nos inquiétudes, nous avons sollicités les médecins pour qu’ils se joignent, en respectant leurs spécificités, à nos mobilisations pour défendre l’hôpital avant qu’il ne soit trop tard. Hélas, leurs représentants soutenant avec zèle les choix de la direction, se sont gardés de tout prise de position offensive, plus prompts à nous accuser de faux procès, refusant tout contact avec nous, ils ont même interdit aux médecins hospitaliers de nous rencontrer.
Aujourd’hui, ils ont raison de contester les choix de gestion du directeur. Mais en axant leurs critiques sur la gestion du directeur, ils se trompent de cible. Certes il a quelques responsabilités dans la gestion des relations humaines et l’organisation de l’hôpital comme le démontrent depuis des mois, les personnels.
Les difficultés de l’établissement proviennent de l’insuffisance des moyens financiers tout simplement.
Nous les invitons à relire attentivement les lettres de l’ARS de juin et d’août, pour bien mesurer que le directeur est simplement « l’exécuteur des basses œuvres » définies par l’ARS. En l’occurrence ce serait plutôt la médiocre qualité de son zèle qui lui serait reprochée et son sort , de ce point de vue, semble déjà scellé!
A quoi sert de demander son remplacement puisque l’ARS a prévue pour 2012 la nomination d’un administrateur provisoire. La prochaine étape de leur courroux sera-t-elle de demander au ministère le départ du directeur de l’ARS ?
Nous invitons les médecins d’Auch a exiger de l’ARS qu’elle octroie au CHG d’Auch et aux autres hôpitaux du Gers, les moyens de répondre au mieux aux besoins de santé des gersois!
Sur le fond, c’est l’enjeu d’une capacité sanitaire et sociale publique de qualité dans le Gers qui est posé, l’exigence est la mise en place d’un système de santé qui garantisse à chaque individu, quels que soient ses moyens financiers, son lieu de résidence, son origine, l’accès à des soins de qualité dans la proximité.
La mise en place d’un seul plateau technique pivot dans le département, comme le préconise le Plan Stratégique Régional de Santé, de l’ARS, entérine une réduction de la capacité de soins de proximité dans le Gers. Il suffit de mettre en parallèle les fermetures des services de médecine, les décisions et projets de fusion dans les hôpitaux locaux gersois, pour en être convaincu.
Réduire les inégalités d’accès aux soins et la pénurie de praticiens hospitaliers est une nécessité. C’est avant tout le manque de personnel qui contraint aux fermetures de lits, à la désorganisation des services, qui mettent met en danger la population. Le manque de personnels de santé qualifiés n’est un mystère pour personne, il est le résultat de décisions politiques : diminution des quotas d’étudiants médicaux et paramédicaux, des mauvaises conditions d’études (intensité du programme, insuffisance d’encadrement en stage et en cours, peu de possibilités d’aide pédagogique pour les étudiants en difficulté, manque de ressources financières, insuffisance de remboursement de frais de stage, etc.).
Cette bataille est d’un niveau où médecins, praticiens hospitaliers, usagers, élus et la population du Gers se doivent nécessairement d’agir ensemble, nous y sommes toujours prêts !
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