Lectoure Fleurance, une action nécessaire !
Lors de la réunion publique que nous avons organisée à Lectoure à propos de la situation des deux hôpitaux locaux après que la fusion ait été réalisée à l’initiative des élus des deux communes, nous avons souhaité rencontrer le Maire de Lectoure pour faire un point précis.
Un seul établissement pour les deux communes !
En effet, l’Agence Régionale de la Santé, nouvelle structure de tutelle remplaçant l’ancienne Agence régionale de l’Hospitalisation conformément à la loi dite « Bachelot », totalement oublieuse des engagements de la défunte ARH a annoncé son souhait de voir l’ensemble des services « médecine » et « long séjours » réunis au sein d’un seul établissement situé à Fleurance, dans le nom duquel le mot « hôpital » a disparu !!
Lectoure perdrait du même coup les deux services et la réalisation d’un nouvel établissement…
Nous continuons de penser que l’anticipation de la fusion constituait une façon de se soumettre au critère strictement comptable de la tutelle (l’ARS ne faisant que pousser jusqu’au bout la logique amorcée par l’ARH). Nous en mesurons aujourd’hui les conséquences !
Il y a grande urgence à agir !
L’urgence à nos yeux est maintenant de hausser le niveau de résistance à la mesure de ce qui est en train de se mettre en place.
C’est la raison pour laquelle nous avons adressé aux élus territoriaux une demande d’organisation d’une riposte publique concertée avec la population, les élus et l’ensemble des professionnels et personnels concernés.
Ce serait créer de terribles illusions que de laisser croire qu’une « négociation de salon » pourrait résoudre la question dans le respect des intérêts de la population en matière de santé !
Faire respecter les engagements pris !
L’Etat, par la voix de l’ARS doit respecter les engagements pris quant au maintien des établissements de soins au plus prés des populations, mais cela ne suffit pas, il faut moderniser l’ensemble des établissements.
Les objectifs de la loi « Bachelot » sont trop clairement identifiés pour penser que des petits arrangements sont possibles : Au nom des économies nécessaires à la survie du système il faut à court terme vider les hôpitaux locaux de leur fonction de proximité par la disparition des services de médecine au profit de la mise en place d’EHPAD.
Le travail de dé tricotage du tissu local se fera petit à petit hôpital par hôpital évitant ainsi un affrontement général.
Une mobilisation s’impose à l’échelle du Département car c’est à ce niveau que la désorganisation du système de santé s’opère !
A ce jour les élus n’ont toujours pas répondu à notre sollicitation !
Un projet alternatif s’impose !
Organiser la riposte, pour nous, c’est d’abord travailler à la définition d’un projet alternatif pour le département.
C’est ce qui permettra de ne pas rester sur la défensive au seul plan local, particulier. C’est aussi ce qui permettra de ne pas tomber dans le piège de la mise en concurrence des « territoires » organisée par la loi « Bachelot ».
Résister à l’entreprise de démantèlement du système c’est convoquer les compétences nécessaires à l’évaluation des besoins de santé pour la population du Gers.
Cette connaissance est le seul moyen de lutter contre la gestion par application des ratios nationaux.
- Il faut défendre l’idée de l’inégalité des territoires en tenant compte des spécificités des caractéristiques sanitaires et socio économiques de notre population.
- Il faut développer le travail d’épidémiologie indispensable à la prospective et à la détermination des moyens à mobiliser pour garantir l’égal accès aux soins pour tous.
- Il faut s’appuyer sur la connaissance du terrain acquise par les équipes qui font vivre les hôpitaux locaux au quotidien pour nourrir la réflexion au niveau du Département.
- Il faut définir une capacité de soins quantitative et qualitative en regard de situations sanitaires et sociales concrètes, refuser la notion d’ « offre de soins » qui n’est qu’un avatar de la marchandisation de la santé et refuser la logique de « territoire » qui organise la concurrence entre les bassins de vie.
C’est à cela que nous voulons travailler pour défendre l’hôpital public aujourd’hui dans une perspective de modernisation et d’adaptation aux nouvelles donnes de la vie actuelle et à venir.
Leave a Reply